- Éditions Presse de la Cité en 2015
- Éditions Pocket en 2016
- Pages : 544
- ISBN : 9782266265843
- Prix : 7,80 €
Informations Éditeurs
Rien n’est plus éphémère que la mémoire d’un enfant…
Quand Malone, du haut de ses trois ans et demi, affirme que sa maman n’est pas sa vraie maman, même si cela semble impossible, Vasile, psychologue scolaire, le croit.
Il est le seul. Il doit agir vite. Découvrir la vérité cachée. Trouver de l’aide. Celle de la commandante Marianne Augresse par exemple. Car, déjà, les souvenirs de Malone s’effacent. Ils ne tiennent plus qu’à un fil. Le compte à rebours a commencé.
Qui est vraiment Malone ?
Notre Avis
Scène d’ouverture du nouveau roman de Michel Bussi : l’aéroport du Havre où une femme et son enfant s’apprêtent à prendre l’avion. Sensation de malaise comme pour l’hôtesse de l’air… Il y a quelque chose d’étrange dans ce duo… Peu de temps après, nous suivons la commandante de police Marianne Augresse, qui est à la poursuite d’un certain Alexis Zerda. Qui est-il ? Quel rapport avec cette histoire d’enfant ? Un doudou est le seul témoin de cette histoire de fou qui se déroule sur cinq jours…
Remontons le fil du temps. Toute l’équipe havraise de la Commandante Augresse est mobilisée pour mettre la main sur Timo Soler, un fugitif blessé et recherché depuis des mois après un braquage à Deauville qui a mal tourné. Des planques sont organisées, des pistes exploitées… Un des policiers surnommé Papy décide même d’aller enquêter de nouveau à Potigny, dans le Calvados, découvrir de nouveaux éléments sur le passé de ces jeunes impliqués dans le braquage. Il suit son intuition, il sent qu’une des clés de cette affaire se trouve là-bas…
Marianne est une femme qui tient tête à ses lieutenants mais elle est une reste une femme avec sa fragilité, son côté fleur bleue… On en découvre plus sur elle quand elle sort avec son amie Angie : sa solitude, son désir d’enfant… Alors quand un charmant psychologue scolaire, Vasile vient la voir pour une étrange demande, elle ne reste pas de marbre devant ses beaux yeux. Il lui annonce que l’un des enfants dont il s’occupe, Malone, affirme que sa maman n’est pas sa maman et qu’il le croit ! Comment est-ce possible puisqu’il n’y a pas eu de procédure d’adoption, puisque tout semble en règle ?! Peut-on accorder notre confiance à un enfant de trois ans et demi ? La mémoire est en pleine construction à cet âge là. Comment discerner la réalité de la fiction dans les dires de Malone, qui parle d’une autre maman avant, d’ogres, de pirates, de châteaux… ? Contes ou déformation de la réalité ? Il faut faire vite car si ce petit garçon dit vrai, ses souvenirs risquent de s’étioler rapidement. La clé du mystère réside peut être dans Gouti, sa peluche qui ne le quitte jamais et qui lui parle…
En alternant les chapitres et les points de vue, Michel Bussi réussit à rendre son récit terriblement addictif. D’un côté, une enquête de police, une traque faite de recherches, d’indices… Et de l’autre, nous replongeons en enfance. Nous nous couchons le soir avec Gouti, nous écoutons ces récits d’ailleurs, de plage, de pirates, de châteaux, nous nous laissons bercer… Mais notre esprit de fin limier essaye de décrypter, d’analyser comme le psychologue, comme Marianne. C’est une chasse au trésor que nous propose l’auteur. Un puzzle grandeur nature où chaque petite pièce a un sens, mais qui éparpillées, ne veulent pas dire grand-chose.
Au-delà de la mémoire, de la psychologie de l’enfant, un autre thème très fort est abordé dans ce livre : le lien maternel. Malone, avec ses affirmations, remet en cause le lien qui l’unit à Maman-Da, sa mère, celle qui l’accompagne à l’école, lui préparer à manger… On peut imaginer la douleur de cette femme, l’enfer psychologique dans lequel elle plonge mais on le sait, une mère est capable de tout pour protéger son petit, quitte à franchir certaines limites… Il y a aussi cette maman qu’évoque Malone, cette « vraie » maman qui plane tout au long du roman comme une illusion fantôme.
Plusieurs éléments dans ce texte nous emmènent dans un univers onirique en commençant par le nom de certains personnages comme Augresse, Dragonman, Pasdeloup… D’autres nous intriguent comme ce site internet www.envie-de-tuer.com que l’on découvre au début de certains chapitres…
Michel Bussi signe un thriller machiavélique, au suspens implacable, où les fils sont tellement bien enchevêtrés qu’il est impossible de tout comprendre avant les derniers chapitres. C’est aussi ce qui fait sa marque de fabrique, nous tenir en haleine tout en nous procurant de belles émotions. Et en ce qui me concerne, étant normande comme l’auteur, à parler de la diversité culturelle et économique de la Normandie.
On pourrait en dire tellement plus mais je vous laisse le soin de le découvrir.
Un excellent moment de lecture !!!